Histoires de fratrie

Pfff, les relations entre PZ1 et PZ2 ne sont décidément pas au beau fixe ces derniers temps. PZ2 agresse son frère en permanence, le tape, lui pique ses jouets, lui casse ses circuits de train ou ses robots légos... vous voyez le tableau. Et encore, je m'estime heureuse que PZ1 ne réponde plus à l'agression comme il le faisait encore il y a quelques mois mais vienne plutôt systématiquement chercher arbitrage auprès de ses parents quand il n'arrive pas à démêler seul la situation.
J'ai beau dire, redire, et répéter encore qu'on ne tape pas, qu'on ne fait pas mal, qu'on n'arrache pas des mains ça continue.
C'est vrai aussi que mon PZ2 manque sûrement de temps "one on one" et qu'il va me falloir y remédier rapidement. Joue aussi sans doute dans cette flambée de violence envers son frère le fait qu'il doive trouver sa place dans une fratrie bouleversée par l'arrivée d'une petite soeur; il n'est plus le dernier, le bébé, le petit mais celui du milieu, place paraît-il difficile à assumer. J'en sais rien, je suis l'aînée. J'aurais eu tendance à penser qu'au milieu on est protégé à la fois des aspirations parentales, fardeau de l'aîné, et d'un éternel statut de bébé de la famille mais depuis j'ai parlé à des benjamins qui m'ont confié avoir eu du mal à trouver leur place, coincé entre un plus grand et un plus petit.

Un autre point à modifier en vue d'assainir la situation, c'est très clairement mon temps de sommeil. Je sais pourtant que si je ne dors pas assez c'est très dur d'être calme avec les zèbres et que mon seuil de tolérance aux expériences qui débordent un peu du cadre est plus que bas quand je n'ai pas eu mes 8-9 heures de sommeil... la journée d'aujourd'hui a été très éprouvante, pour tout le monde. Pour moi, incapable de faire face - à la hauteur de ce que j'aimerais - aux multiples demandes et de mes zèbres, manquant complètement d'anticipation sur les situations pouvant potentiellement dégénérer (ne jamais jamais prendre PZ1 de front, il est comme sa mère celui-là, testa dura !). Pour les zèbres, bien désemparés devant une maman-harpie qui n'a pas assez dormi.
Je sais pourtant, mais je reconnais avoir du mal à quitter le PC le soir. C'est tellement bon de pouvoir tapoter du bout des doigts quelques lignes (surtout sur le nouveau clavier sans fil, l'acquisition du jour (ben oui, quand j'me sens pas bien je compense par le porte-monnaie) au toucher particulièrement agréable), surfer avec la (quasi) certitude de ne pas être interrompue !

Et à côté de ces difficultés, il y a des moments comme en fin d'après-midi alors que je finissais la vaisselle. PZ3 s'est mise à ralouiller. Il ne me restait pas grand chose à faire pour en avoir terminé je lui ai donc parlé en lui demandant de patienter et ai accéléré la cadence pour en finir plus vite (ou plutôt en avoir fait le plus possible avant de devoir m'interrompre...).
PZ1 s'est approché de sa soeur, a commencé à lui parler tout doucement avec ce ton particulier qu'on semble réserver instinctivement aux bébés et il a commencé à lui inventer des chansons toutes douces. Sa soeur s'est arrêtée de ronchonner et l'a regardé en souriant, béate. Et son grand frère au coeur gros comme ça qui me dit avec des étoiles dans les yeux :
- Maman, t'as vu, je lui ai chanté une berceuse et elle s'est arrêtée de rouspéter !

PZ2 est alors allé s'asseoir de l'autre côté de sa soeur et a commencé à chanter lui aussi. Il a entonné la chanson qu'il chantait souvent quand sa soeur était encore dans mon ventre...
Ce qui a mis son frère fort en colère parce qu'il ne voulait pas qu'on chante celle-là ni même que son frère chante du tout.
Ah la la, ces frangins !